Cinq tendances du marketing à la performance pour 2025
Des experts de l’entreprise d’analyse marketing basée sur l’IA, Nexoya, ont pointé les tendances clés qui marqueront le marketing à la performance en 2025. Le désir de consommation va revenir, en particulier chez les jeunes consommateurs. Cette période s’annonce prometteuse pour les entreprises souhaitant relancer leur chiffre d’affaires après des années tumultueuses. Cependant, les consommateurs restent très sensibles aux prix, ce qui incite les marketeurs à optimiser au maximum les campagnes publicitaires numériques. Cinq tendances semblent se dessiner :
Tendance 1 : Le potentiel de l’IA vu par les entreprises et les consommateurs
L’IA s’impose comme un enjeu majeur pour les entreprises et les consommateurs. Une enquête menée par l’association allemande Bitkom révèle que plus de la moitié des Allemands souhaitent voir l’IA utilisée dans le commerce en ligne. Du côté des entreprises, 57 % explorent son potentiel, 20 % l’utilisent déjà et plus d’un tiers prévoient de le faire prochainement. Environ 75 % des entreprises voient en l’IA une opportunité pour leur développement. Selon la Chambre de commerce de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, 15 % des entreprises utilisent déjà des algorithmes pour une prise de décision intelligente.
Tendance 2 : Création de contenu avec l’IA générative
L’IA générative est principalement utilisée dans les interactions avec les clients (89 % des entreprises interrogées), suivie par le marketing et la communication (40 %). Cette technologie aide à créer des contenus personnalisés et adaptés à différents canaux, notamment des textes, images et vidéos de qualité croissante. Les vidéos, format incontournable, continuent de gagner en importance, soutenues par des outils d’IA permettant de produire rapidement des clips professionnels et variés. Cependant, l’abondance de contenu généré par IA peut entraîner une uniformisation et un manque d’authenticité.
Tendance 3 : L’IA comme copilote stratégique pour les campagnes multicanales
Grâce à l’IA, les marketeurs peuvent simuler des scénarios commerciaux et prévoir les performances des campagnes multicanales en termes de coûts et de rendement (ROAS, coût par lead, etc.). Ces simulations permettent de répondre à des questions stratégiques : combien de budget est nécessaire pour atteindre un objectif de vente ou générer plus de leads ? Quel serait l’impact d’une augmentation ou réduction des dépenses publicitaires ?
Tendance 4 : L’optimisation pour l’IA remplace le SEO traditionnel
L’essor de l’IA transforme la manière dont les consommateurs recherchent et consomment des informations. Les outils conversationnels comme ChatGPT ou Perplexity remplacent progressivement les moteurs de recherche traditionnels. Les entreprises doivent donc optimiser leurs contenus pour qu’ils soient bien interprétés par ces plateformes, notamment pour les recherches visuelles et vocales, et renforcer leur présence sur les réseaux sociaux tels qu’Instagram, TikTok et Pinterest.
Tendance 5 : Le règlement européen sur l’IA impose des exigences strictes en matière de protection des données
Le AI Act, régulation européenne encadrant l’usage de l’IA, oblige les entreprises à se conformer à des exigences de transparence et de protection des données. Cela pose des défis, en particulier pour les PME, qui doivent éviter que ces contraintes n’entravent leur capacité d’innovation. Pour respecter ces règles, les annonceurs se tournent vers des données propriétaires (First-Party Data) et des solutions conformes aux normes.
En résumé, l’IA continuera de redéfinir le marketing à la performance, offrant des opportunités stratégiques tout en imposant des défis liés à la conformité et à l’authenticité des contenus.
Quelle incidence pour les agences digitales ?
On peut logiquement se poser la question de savoir si l’IA fait tout le travail… que va-t-il rester aux agences ? La pression va devenir double tant du côté des résultats que de la création
Résultats
Il est indispensable que ces dernières maîtrisent les outils d’IA pour être capables d’automatiser les tâches répétitives (analyse des données, création de contenu, optimisation des campagnes) tout en se concentrant sur des tâches stratégiques et créatives. Plus que jamais, les profils combinant compétences techniques (IA, data science) et marketing seront essentiels. Car la gestion des outils de simulation de scénarios et d’optimisation multicanale deviendra une compétence clé.
Ne nous voilons pas la face ces profiles de techniciens-marketing sont rares. De plus, avec la standardisation des contenus générés par IA, les agences devront investir dans la production de contenus originaux et authentiques pour se démarquer. Car, et c’est tout le défi, les clients attendront des agences qu’elles agissent comme des partenaires stratégiques, en tirant parti de l’IA pour maximiser les résultats des campagnes. Les outils de simulation et d’optimisation rendront les agences responsables de l’utilisation plus efficace des budgets publicitaires. Cela pourrait entraîner une pression accrue sur les marges si les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Les agences spécialisées dans des industries comme le luxe, la mode ou la technologie pourraient se positionner en tant qu’experts dans la création de campagnes hyper-personnalisées. Avec l’arrivée du AI Act et des restrictions accrues sur les données personnelles, les agences se spécialisant dans le respect des réglementations et la gestion des données propriétaires (First-Party Data) seront très recherchées.
La facilité d’utilisation des outils d’IA pourrait permettre aux petites agences ou aux marques de produire elles-mêmes des contenus de qualité, ce qui augmentera la concurrence. Les clients exigeront une plus grande transparence dans l’utilisation des budgets et des données. Les agences devront fournir des rapports précis et s’appuyer sur des métriques telles que le ROAS ou le coût par lead.
Les agences devront développer des compétences en optimisation pour les moteurs de recherche alimentés par IA et les outils conversationnels, un domaine encore peu exploité aujourd’hui.
Création
Alors que l’IA générative produit des contenus standardisés, les agences devront se démarquer par leur capacité à proposer des idées originales et mémorables. Les vidéos resteront le format dominant, avec une forte demande pour des récits immersifs et engageants. Les agences devront combiner créativité humaine et capacités de production de l’IA.
Celles qui s’en sortiront seront celles capables de combiner l’IA comme outil opérationnel avec une expertise humaine pour répondre aux besoins de personnalisation, de créativité et de conformité. Elles deviendront des acteurs hybrides, alliant technologie et storytelling pour offrir des solutions à forte valeur ajoutée dans un marché où les attentes des consommateurs et des régulateurs ne cessent de croître.
On le comprend, l’expertise métier va et doit change, il en va du business modèle des agences. Il va falloir se réinventer… une nouvelle fois !